“La Seine était rouge” de Leila Sebbar : Pour ne pas oublier les massacres du 17 Octobre 1961

octobre 23rd, 2007

A partir des bribes saisies dans les échanges entre sa mère, Noria, et Lalla, sa grand-mère, Amel , jeune fille de seize ans recompose le récit qu’aurait pu lui faire sa mère.

Casser la loi du silence, du secret, celle qui pèse de manière égale sur les deux communautés, algérienne et française, c’est à cette tâche délicate de révélation et de transmission que s’emploie Leila Sebbar dans ce roman à plusieurs voix, structuré en rapides et clairs chapitres : l’histoire se découvre peu à peu à travers le témoignages recueillis par Louis, jeune réalisateur pour un documentaire sur les “porteurs de valises”, ces Français qui aidaient le FLN et se retrouvaient parfois pendant de longs mois en prison, comme Flora, la mère de Louis.

A partir des bribes saisies dans les échanges entre sa mère, Noria, et Lalla, sa grand-mère, Amel , jeune fille de seize ans recompose le récit qu’aurait pu lui faire sa mère. Arrivée à sept ans au bidonville de Nanterre, Noria a accompagné à l’âge de neuf ans, Lalla à la manifestation silencieuse et familiale du 17 Octobre 1961 : le père, le chef de réseau, en était l’un des organisateurs. Or, “on a tiré sur des manifestants. On a jeté des manifestants dans la Seine”.

Omer, journaliste chassé d’Algérie par les menaces, accompagne de loin la quête de vérité poursuivie par Louis et Amel.

La présence place les évènements historiques dans une perspective contemporaine : celle des massacres perpétués et perpétrés aujourd’hui, “là où des Algériens tuent des Algériens”.

Leila Sebbar écrit pour tous ceux qui — quels que soient leur âge et leur nationalité — ignorent que le 17 Octobre 1961 “la police française et les harkis de Papon ont raflé, frappé, tué des Algériens”. Elle écrit pour ces jeunes Français qui s’interrogent sur ce passé qui a été le présent de leurs parents. Elle écrit pour ces adolescents originaires d’Afrique du Nord, qui, comme Amel, ont été privés de la parole et du savoir sur les évènements par des ascendants s’exprimant dans un arabe qu’ils ignorent.

Leila Sebbar n’élude pas la complexité des situations, au présent comme au passé. Elle évoque les rivalités, souvent sanglantes, entre le FLN et le MNA, jusque dans le bidonville de Nanterre.

“L’histoire de la guerre de Libération, lance Omer, l’histoire officielle algérienne, je la connais par cœur, et elle m’écœure”. “Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut la taire, lui répond la jeune Amel, ni renoncer à dénoncer l’injustice du massacre perpétré par la police française le 17 Octobre 1961 devant des Parisiens parfois compatissants et souvent muets, dont le film de Louis évoque la variété des comportements. Ce jour-là, la Seine était rouge des cadavres des Algériens, auxquels même une sépulture était refusée.

Lorsque Louis, Amel et Omer se retrouvent en Egypte, c’est l’histoire d’une Antigone d’aujourd’hui que les deux jeunes gens s’apprêtent à écrire et à trouver au cinéma pour Amel qui veut devenir actrice : le récit d’une jeune femme s’obstinant à rendre hommage aux morts, à garder leur souvenir pour que les tragédies d’aujourd’hui-au Soudan, en Algérie ou ailleurs- ne détruisent pas jusqu’à la mémoire.

Nacer Maouche

Religion : Des moussalayate dans des lycées pour diffuser des rites étrangers

octobre 23rd, 2007

Les nouveaux rites musulmans qui apparaissent dans la pratique religieuse nationale n’a pas laissé indifférent le ministère de la tutelle. En effet, invité hier matin à la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, Mohamed Aïssa, directeur de l’orientation religieuse au niveau du ministère des Affaires religieuses a souligné que, “le ministère serait pour que les jeunes Algériens fréquentent des mousalayate clandestins afin d’apprendre à l’aide des CD et autres supports la religion “.

L’invité a déclaré qu’une opération de recensement de ces lieux clandestins de culte est en cours. L’invité de la Chaîne III a indiqué que le nombre de ces lieux de prière non déclarés à Alger est d’environ 40.

Tout en précisant que les autorités sont informées afin de mettre fin à cette situation de non droit, car, selon l’invité de la radio, la mise en conformité de ces lieux ou leur fermeture est primordiale. M. Aïssa a ajouté , par ailleurs, la nécessité de contrôler ces moussalayate, qu’on retrouve, généralement dans les lycées, les campus universitaires, les entreprises et dans d’autres institutions. Sur un autre chapitre, M. Aïssa a indiqué que le rite malékite sera désormais le seul référent religieux en algérie.

” Nos aïeux ont choisi le rite de Malek Ibn Anas qui réunit la foi et la raison, ainsi que le soufisme comme source de spiritualité.” Interrogé sur les nouveaux rites qui envahissent le terrain religieux en Algérie, M. Aïssa a souligné que cette invasion est due aux différents rites et mouvements qui nous parviennent par plusieurs supports médiatiques.

Pour lui, les chaînes de télévisions satellitaires, les CD et les sites Internet sont les principaux canaux de diffusion de ces rites.

R. N.

Bouteflika, aujourd’hui, face aux cadres de la nation : Sortir la jeunesse du “vide”

octobre 23rd, 2007

C’est un contexte particulier, à plus d’un titre, que le chef de l’Etat prononcera son discours aujourd’hui à la Conférence des cadres de la nation élargie à la réunion walis-gouvernement.

Un contexte que caractérise l’amorce de conflits sociaux à potentiel explosif, l’approche d’une élection, encore une fois en mal de crédibilité, la réalité d’une situation sécuritaire des plus préoccupantes , bref, un contexte qui, plus que jamais, révèle les limites criardes de la gouvernance incarnée par ailleurs par la coalition gouvernementale.

La réunion dont l’objet, soit la question de la jeunesse, promet néanmoins, d’occuper l’essentiel de l’allocution de Bouteflika.

L’occasion lui sera donnée d’aborder à ce titre, les questions d’une brûlante actualité qui concerne cette catégorie sociale.

Le chef de l’Etat, après certains responsables de l’Etat dont le ministre de la Solidarité, aura à s’exprimer sur le phénomène dramatique des ” harragas “, et ce qui à son sens, serait concrètement à même d’y remédier. Ainsi, autant le bilan critique de la politique de l’emploi des jeunes que les perspectives en la matière donnerait au chef de l’Etat, l’occasion de rendre publiques d’éventuelles orientations aux ministères et autres institutions concernés. L’urgence d’une redynamisation des stratégies et mécanismes de création d’emplois, est d’autant plus palpable que les politiques en la matière de mise en place de micro entreprises, ont largement-démontré leurs limites.

Outre ce secteur d’importance majeure pour l’intégration sociale des jeunes, le système éducatif qui l’est, au moins, tout autant devra être abordé par le président de la République.

Ceci, d’autant plus que l’un de ces paliers, l’université en l’occurrence, est en plein bouillonnement, pour cause d’actions de protestation que mènent les enseignants du supérieur.

Actualité et critique du sujet obligent, la question de l’endoctrinement des jeunes et de leur manipulation par l’intégrisme devra être particulièrement développée par le président.

C’est qu’il paraît évident en fait que cette menace a constitué l’un des motifs essentiels de la tenue de la réunion walis-gouvernement, surtout après le traumatisant attentat kamikaze de Batna.

A quelques jours de la célébration du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, le président de la république, saisira certainement l’opportunité pour en appeler comme il l’avait fait le 5 juillet dernier, à une désaliénation de la jeunesse algérienne par le biais de l’appropriation de leur histoire récente, notamment. Pour rappel, le chef de l’Etat a exprimé le 5 juillet au MDN, ses vifs regrets quant à la profonde méconnaissance des jeunes s’agissant de cet épisode de leur histoire.

H. O.

Architectes, bureaux d’études et riverains se prononcent : Polémique autour de la grande-Mosquée d’Alger

octobre 23rd, 2007

Les contours de la grande-mosquée d’Alger commencent à se dessiner. Demain, le président de la République rendra son verdict sur le choix de l’architecte parmi les cinq bureaux d’études sélectionnés. Bouteflika devait rendre public son choix, hier, mais retenu pour la rencontre des walis, la décision a été différée. Le Président a pris le temps de consulter, avant d’annoncer son choix, pour s’entourer de garanties quant à l’aboutissement du projet qu’il veut sien.

Cela se déroule, cependant, non sans susciter des réactions franchement hostiles, non pas au projet en lui-même, mais à la manière avec laquelle est mené le chantier depuis le début. À commencer par les riverains du site choisi qui seront expropriés. Selon certaines informations, certains ont été priés de plier bagage pour être placés… dans des chalets.

C’est à se demander si cette opération n’est pas prise en compte dans le projet ? L’autre réaction est venue des architectes, par la voie de l’Ordre des architectes, qui sont montés au créneau pour dénoncer leur marginalisation du concours d’architecture où, selon certains d’entre eux, le critère financier, d’après le cahier des charges considéré lui-même incomplet, a dominé dans le choix du bureau d’études. Ils relèvent, par ailleurs, plusieurs “anomalies” dans la procédure de l’appel d’offres, le cahier des charges, la composante du jury et donc du choix des cinq bureaux d’études retenus.

De l’avis de ces contradicteurs, des professionnels aux compétences reconnues, un projet d’une telle envergure, troisième grande mosquée au monde, devrait faire l’objet d’une plus large consultation à tous les niveaux, alors que l’agence nationale, créée à cet effet, s’est enfermée dans un “huis clos” administratif et technique émaillé d’imprécisions, d’approximations frappantes.

Au-delà des remarques valables relevées, il était attendu des réactions intempestives, brutales, comme ce fut le cas lors de l’attribution du marché de l’autoroute Est-Ouest. Les opérateurs étrangers, constructeurs, bureaux d’études… ne lésinent sur aucun moyen pour “faire payer” leur échec, quitte à porter atteinte à l’image du pays, de ses institutions ou des responsables. La Grande-Mosquée d’Alger, au-delà des réactions légitimes, se place déjà au centre d’une bataille du même genre.

D. B.

PÊCHE À LA DYNAMITE À ORAN : Un désastre écologique

octobre 23rd, 2007

Les récentes échouages de plusieurs centaines de kilos de poissons au large des plages de Bousfer, d’El Ançor et des Andalouses confirment que la mafia de la pêche recourt aux explosifs.

Un vent de révolte gronde parmi les marins pêcheurs lesquels ont décidé de briser la loi de l’omerta qu’ils s’imposent pour ne pas s’attirer les foudres de la mafia de la pêche à la dynamite.

Ils accusent ouvertement certains de leurs collègues de “faire dans la pêche de la honte” en ayant recours aux explosifs pourtant interdits par la loi. Visiblement courroucés, des dizaines de pêcheurs comptent bien faire entendre leur voix en dépit de la frilosité qui semble frapper certains responsables locaux.

“Si nous avons décidé de parler, c’est parce que nous sommes en colère contre tous ceux qui ferment les yeux sur la pêche à la dynamite”, s’offusquent des pêcheurs “traditionnelles”. Constatant que cette forme de pêche se généralise, des marins pêcheurs tentent d’alerter les responsables sur la gravité de cette situation qui les menace directement.

Les récents échouages de plusieurs centaines de kilos de poissons au large des plages de Bousfer, d’El Ançor, des Coralès et même des Andalouses, ajoutent à l’inquiétude de ces pêcheurs déterminés à se battre jusqu’au bout. “De patrons de chalutiers et de sardiniers balancent des kilos de dynamite au fond de la mer. Les poissons touchés par la déflagration remontent à la surface où ils sont récupérés par les marins”, déplore un vieux routier de la pêche.

Selon lui, la pêche aux explosifs ne date pas seulement d’hier, mais remonte à des années. “C’est un secret de polichinelle dans la mesure où tout le monde est au courant de cette pratique. Par beau temps, on peut même entendre les détonations de la dynamite en haute mer”, affirme notre interlocuteur. Les poissons “dynamités” sont facilement reconnaissables à leurs vertèbres éclatées et à la couleur violacée de leurs ouïes. Leurs nageoires caudales et dorsales sont légèrement brûlées par les effets de la dynamite et leurs globes visuels sont exorbités.

Les rejets des poissons par la mer sont découverts par les riverains au petit matin, frottant au gré des vagues. Au large des îles Habibas et de l’île Plane, des pêcheurs avertis ont décelé des traces de dynamitage causées à l’environnement faunique et floral de cette région poissonneuse particulièrement prisée par les “pirates” de la pêche à la dynamite. Procédé illégal, interdit par la loi algérienne, la pêche aux explosifs provoque des dommages majeurs aux fragiles récifs de coraux. Les détonations et les vibrations produites par les explosifs endommagent le système auditif de nombreux mammifères marins, à l’exemple des dauphins. La pêche à la dynamite met en péril la richesse de la faune et de la flore aquatiques dans les endroits où elle est pratiquée.

Elle tue les jeunes poissons, les œufs, les coraux, les planctons et les algues. “La pêche à la dynamite est un fléau pour les écosystèmes marins au même titre que la pollution et le réchauffement de la planète”, observe ce membre du mouvement associatif écologique. Il ne reste plus que quelques centaines de phoques moines dans le monde. Or, aux îles Habibas, on estime qu’ils sont une trentaine. Mais pour des raisons liées à la pêche aux explosifs, le nombre de ces mammifères marins risque encore de diminuer. Dans le monde entier où il vit encore de nombreux facteurs menacent le phoque moine : pêche à la dynamite, pollution et urbanisation des côtes.

Contacté par nos soins, le directeur de l’environnement a condamné avec véhémence cette pratique. “Nous sommes contre ce type de pêche qui nuit autant à la biomasse qu’à l’environnement qui ne supporte pas ces procédés illégaux et répréhensibles.” À ses yeux, c’est à l’inspection de la direction de la pêche qu’échoit la mission de contrôle en milieu marin, et partant, définit les moyens régissant la pêche. M. Ghezli abonde dans le même sens en lançant un cri de détresse pour la sauvegarde de l’écosystème qui risque d’être endommagé. “À notre niveau, nous agissons par des campagnes de sensibilisation à l’endroit des citoyens et des pêcheurs.

C’est à ces derniers de s’organiser en corporation pour défendre leur gagne-pain tout en observant le milieu marin des appétits des pêcheurs à la dynamite”, ajoute note interlocuteur. Fait notable, aucune plainte contre les pêcheurs à la dynamite n’est parvenue à la direction de la pêche. Contacté par nos soins pour de plus amples informations, la direction de la pêche n’a pas souhaité s’expliquer sur ce sujet.

Selon des informations concordantes, une campagne de sensibilisation doit être menée par la wilaya d’Oran en perspective d’une stratégie pour la protection de la faune et la flore marines et l’interdiction formelle de la pêche à la dynamite. Le mouvement associatif directement impliqué par la sauvegarde de l’écosystème marin et la préservation de la faune et de la flore marines en appelle aux autorités locales et centrales.

Des rencontres entre le mouvement associatif, la direction de la pêche, les services de sécurité, les gardes-côtes et les représentants des marins pêcheurs doivent impérativement et régulièrement avoir lieu si l’on veut éviter un désastre à notre environnement marin. La sonnette d’alarme est à présent tirée.

K. REGUEIF-YSSAAD

Des cas sont fréquemment signalés : Le meurtre : un acte qui se banalise

octobre 23rd, 2007

L’homicide volontaire est honni par toutes les religions et toutes les cultures du monde. Commettre, volontairement un assassinat constitue l’acte le plus atroce qui puisse être depuis l’apparition de l’homme sur terre. L’histoire des deux fils d’Adam est connue dans les trois religions monothéistes.

Mais, au moment où, sous d’autres cieux, un meurtre dans une cité «difficile» ou une simple agression à l’arme blanche constitue un véritable événement au point que ce sont les JT des grandes chaînes qui ouvrent avec, en Algérie, il ne se passe pas une semaine sans qu’une personne innocente (souvent), soit agressée ou tuée.

Et l’événement passe inaperçu, si ce ne sont quelques journaux qui lui consacrent un petit article dans leur page. Nul ne peut nier le rôle de la décennie noire qu’a traversée notre pays dans l’accentuation de la banalisation d’un acte considéré comme l’atrocité et la stupidité humaine la plus abjecte et la plus punie dans toutes les civilisations humaines et même dans les tribus primitives. Le terrorisme a tué des milliers de personnes, en usant de méthodes sauvages dignes des films d’horreur.

Parfois sous les yeux des familles des victimes, des voisins ou du grand public. Ces scènes d’atrocité fréquentes et surmédiatisées ont fait que les Algériens sont devenus indifférents au phénomène de la mort. Ainsi «les agressions mortelles qui sont commises chaque jour dans nos villes, n’alimentent plus les discussions… et même les témoins hésitent à se manifester, non par peur comme le croient beaucoup, mais par habitude et indifférence.

Si on informe quelqu’un, qu’une personne a été tuée dans un quartier, on nous répond : ‘’mais c’est chaque jour qu’une personne meurt un peu partout !’’ C’est comme si le meurtre était devenu une fatalité en Algérie», souligne le chef d’une brigade de la gendarmerie, en service depuis plus de 15 ans, à Alger.

Outre cette banalisation de l’homicide en Algérie, la consommation de drogues et de psychotropes par des dizaines de milliers de jeunes reste un autre facteur majeur qui pousse ces derniers à tuer avec sang-froid …

A. Z.

La Gendarmerie mène une campagne de sensibilisation/ Recrutement des kamikazes

octobre 23rd, 2007

Ils ont été recrutés au nom d’un islam qui n’est pas le nôtre. Ils ont tué au nom d’un idéal qui n’est pas celui de la jeunesse algérienne. Endoctrinés, les kamikazes ont déjà fait trop de mal. La Gendarmerie a décidé d’agir et de contribuer à mettre fin à ce phénomène.

A l’initiative de la cellule de prévention de la délinquance juvénile de la Gendarmerie nationale, une journée de sensibilisation au profit des jeunes lycéens du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, a été organisée, hier. Une journée à laquelle des imams, des psychologues et des élèves ont pris part aux côtés des autorités de la wilaya.

Cette rencontre a porté sur les phénomènes nouveaux qui ont apparu dans les milieux des jeunes. On y dénombre entre autres la drogue, fléau d’entre les fléaux.

Intervenant en premier, le responsable de la cellule de prévention est revenu sur le recrutement des kamikazes qui ne cesse de mettre la vie des jeunes et le fonctionnement normal de la société en danger. Touchant le cœur du problème, il n’a pas mâché ses mots en affirmant que la question demeure dangereuse et indubitablement préoccupante.

«Des enfants sont utilisés par des forces occultes comme des bombes semant la mort au sein de la société.» «Ces enfants, ajoute-t-il, dépourvus de force de perception des choses sont exploités vu qu’ils sont le dernier recours des groupes terroristes après l’épuisement de leurs forces et l’impossibilité de recruter au sein des adultes.» Un constat, à ses yeux, qui s’ajoute à tant d’autres à l’exemple de la drogue et les différentes formes de délinquance.

Face à cette situation qui interpelle les consciences, l’orateur a estimé que la voie du salut est que «les éducateurs et les parents contrôlent leur progéniture» invitant par là «les concernés à signaler tout comportement suspect de leurs enfants». Mme Zahra Boukaoula, psychologue au sein de la même cellule, abondera dans le même sens. «Nous sommes face à un phénomène nouveau, intrus à l’Islam et à la société algérienne.» «C’est pourquoi, explique-t-elle, il faut réhabiliter la confiance entre ces jeunes et les autorités et, par ricochet, installer un climat serein.»

Pour elle, «ces mains occultes et sans scrupule n’ont qu’un seul objectif : détruire et engloutir la nation». Présent également à la rencontre, Cheikh Nour, un imam de la région, assure que «l’Islam n’est pas responsable de ces pratiques qui lui sont étrangères».

Mettant en avant la tolérance et la paix auxquelles aspire tout musulman, il niera par là toute relation entre la religion et ces pratiques, appuyant ses propos par des versets coraniques et des hadiths. «Ces jeunes sont victimes de livrets qui nous parviennent de l’étranger et qui sont intrus à notre société et à la religion, d’autant que, ajoute-t-il, ces supports salissent et ternissent l’image du pays et la personnalité algérienne».

S.B.

Codes communal et de wilaya, SGP, Air Algérie… : Les chantiers bloqués du Président

octobre 22nd, 2007

A un peu plus d’un mois des élections municipales prévues le 29 novembre prochain, les futurs maires ne connaissent pas trop quelles seront leurs prérogatives et leur marge de manœuvre dans la gestion des APC.

C’est à un saut dans l’inconnu que les pouvoirs publics les invitent compte tenu du fait que le principal texte régissant leur fonction risque à tout moment d’être changé. Le code communal en l’occurrence est en chantier depuis au moins six années. Le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait soutenu, il y a plus d’une année, que ses services avaient mis au point la mouture qui n’attendait qu’à être discutée et adoptée en conseil de gouvernement et celui des ministres. C’était du temps de l’ex-chef de gouvernement Ahmed Ouyahia.

Entre temps, Abdelaziz Belkhadem, qui avait constitué un Exécutif « parallèle », a concocté un autre projet par l’entremise de sa commission exécutive et qu’il a soumis au président de la République. Interrogé par nos soins, le patron du FLN, nommé chef du gouvernement, avait répliqué qu’il allait collationner les deux textes pour en adopter le meilleur. Cela fait seize mois — ce fut en juillet 2006 — que Belkhadem a fait cette déclaration et point de code communal encore…

Arrière-pensées politiques

Le comble est que les différentes dispositions de ce code version FLN ont été rendues publiques. Il y est notamment question de l’adoption d’un mode de scrutin majoritaire à deux tours permettant de « responsabiliser le parti vainqueur dans la gestion des communes » (sic). Le projet prévoyait également que les comités de quartiers et de villages, et plus généralement la société civile, soient associés à la gestion.Au-delà de la pertinence juridique et des arrière-pensées politiques du texte du FLN, on se demande pourquoi son concepteur, qui dirige dans le même temps le gouvernement, n’a pas jugé utile de l’adopter via le cheminement institutionnel classique ? Quel est, en outre, le sort réservé au projet préparé par le ministère de l’Intérieur, dont Zerhouni, attendait juste qu’il soit programmé en conseil de gouvernement ?

Pourtant, l’urgence de la réforme de ce code fait l’unanimité parmi la classe politique qui dénonce régulièrement la posture dans laquelle est confiné le P/APC réduit à servir de boîte aux lettres entre le wali et le chef de daïra. Pis encore, au moins 300 APC sont pratiquement bloquées à cause de défections et autres frictions politiques entre les différents partis. Résultat des courses : le gouvernement a remisé deux projets ficelés de réforme du code communal et maintient les P/PAC les pieds et les poings liés. Belkhadem s’était pourtant engagé à faire adopter l’un des deux textes avant les municipales. Mais on doit encore une fois faire du neuf avec du vieux… Et il n’est pas exclu que nos futurs maires soient invités à se mettre à niveau, dans six mois, avec le futur code communal, histoire de mettre la charrue avant les bœufs. Tout se passe comme si ce texte ne fait pas partie des préoccupations de la République tant il concerne directement la vie du citoyen. Et on peut multiplier à l’envie les exemples du laisser-aller et du blocage des institutions.

Depuis le décès de son PDG, le 10 août dernier, Air Algérie, le pavillon national, n’a pas encore de pilote ! A l’heure où la concurrence fait rage dans le transport aérien, nos décideurs ne jugent pas utile de pourvoir ce poste pour la simple raison que la décision échappe totalement au conseil d’administration de la compagnie. En attendant, Air Algérie évolue en pilotage automatique… Le constat vaut également pour les sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP) qui, orphelines de tutelle après la suppression du conseil des participations, naviguent à vue alors qu’elles gèrent les portefeuilles des entreprises publiques. Mais c’est le projet de la révision de la Constitution qui cristallise le mieux cette incroyable mise en veilleuse des chantiers vitaux du Président. Comme une Arlésienne, « l’ex-future » Constitution passe allégrement de l’imminence au renvoi sine die, selon la conjoncture politique du moment, alors qu’elle conditionne théoriquement l’Algérie de demain. A moins que l’on ait jugé, en haut lieu, que les réformes démocratiques et autres règles de bonne gouvernance ne sont pas compatibles avec la nature du régime. C’est la seule chose qui pourrait du reste justifier cette gestion des affaires du pays par l’incantation et autres effets d’annonce.

Hassan Moali

Gérard Couturier (Président du directoire de la SNCM) : « L’Algérie est notre première liaison et elle le restera pour longtemps »

octobre 22nd, 2007

Ouverte au capital privé depuis mai 2006, la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), sauvée in extremis de la faillite, n’envisage son retour à la profitabilité autrement qu’à travers une stratégie d’internationalisation sur le bassin méditerranéen. De grands espoirs sont fondés sur le marché algérien qui reste la première destination à l’étranger. Au-delà du transport de voyageurs, métier principal, la SNCM se lance dans l’aventure du fret roulant. Dans la même approche, cette compagnie maritime qui a délocalisé son responsable Maghreb sur l’Algérie, se dit intéressée par l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV).

La SNCM était au bord du dépôt de bilan. Quelle est sa situation actuelle ?

Le nouvel actionnariat de la SNCM après l’ouverture de son capital reste détenu à 25% par l’Etat, à hauteur de 28% par Véolia Transport, alors que Butler Capital Partners, un fonds d’investissement allemand, y est pour 38%. Les 9% d’actions restantes sont pour le personnel. En sachant que la gouvernance de l’entreprise est organisée avec un conseil de surveillance où sont présents l’ensemble des actionnaires ainsi qu’un directoire dirigé par les hommes de Véolia dont je suis moi-même issu.

Vous n’êtes pas sans ignorer que cette privatisation est intervenue au lendemain de graves difficultés économiques de l’entreprise qui perdait de l’argent de manière récurrente. Sur un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros, la SNCM enregistrait des pertes de l’ordre de 30 millions d’euros. Elle était dans l’impossibilité de faire face à son avenir, notamment de renouveler ses navires et d’assurer durablement la continuité de son service. C’est un défi que nous avons relevé en tentant de trouver un accord avec le personnel puisque nous lui avons soumis notre conception de l’avenir de la SNCM, ses voies de développement, son format, le type de pavillon que nous voulions utiliser, ainsi que les conditions sociales qui devaient accompagner ce redressement. Nous avons fait un vote à l’intérieur de l’entreprise et le projet baptisé tout simplement « Plan de relance de la SNCM » a été approuvé par plus de 75% de notre personnel.

Vous êtes en phase d’exécution…

Aujourd’hui, nous sommes en pleine exécution de ce plan.Certes, nous avons eu des difficultés notamment avec la partie corse au sujet de notre activité, mais tout est rentré dans l’ordre. Nous venons de conclure pour la Délégation de service public (DSP) sur la Corse pour les sept années à venir. On a pu reconduire donc la DSP depuis le 1er juillet dernier. Cela va assurer la permanence de l’activité sur les deux tiers de notre business de manière durable et économiquement viable. Ce passage nous a obligés, par contre, à geler les transformations entamées. Evidemment, nous n’allions pas engager notre personnel si les conditions de survie n’étaient pas réunies. Maintenant, c’est chose faite, et nous pouvons résolument entamer notre plan d’internationalisation. Par internationalisation, nous entendons développement sur le bassin méditerranéen. Le long courrier n’est pas prévu.

Nous avons d’abord prévu de maintenir notre activité sur le Maghreb. Je rappelle que sur le Maghreb, nous avons trois navires dédiés complètement en plus d’un navire qui intervient en appoint. Le service d’hiver jusqu’ici était assuré par un navire en permanence Le Méditerranée qui faisait la liaison Marseille-Alger. Cette ligne est, devrais-je le dire, l’épine dorsale de notre trafic. Ceci avant nos modifications sur Sète. Par contre, en période de forte affluence estivale, on mobilisait deux autres navires Le Corse et Ile de beauté plus un complément, en l’occurrence le Casanova.

Quels sont les objectifs de votre plan de relance ?

Notre objectif est de nous remettre à l’équilibre financier. Si tout se passe selon nos prévisions, 2008 sera l’année du retour à l’équilibre. C’est ambitieux parce qu’il ne faut pas perdre de vue que nous revenons de loin. Nous étions dans une situation où l’entreprise réalisait 300 millions d’euros de chiffre d’affaires et perdait de manière récurrente 30 millions d’euros par an. En 2009, nous prévoyons le retour à la profitabilité récurrente en dégageant 15 millions d’euros de résultats nets, soit 5% du CA. Notre plan de relance prévoit le dégagement d’une capacité d’achat d’un navire toutes les deux années et demie.

Quelle est votre approche du marché algérien et partant sa part dans votre démarche à l’international ?

La vision que nous avons est que l’Algérie est en complète transformation et en élévation économique importante avec, en sus, des communautés de part et d’autre appelées à développer les échanges. A l’international, l’Algérie est notre première liaison et elle le restera pour longtemps.

Pourtant, vue de l’autre rive de la Méditerranée, nous avons l’impression que la SNCM gère la destination Algérie à distance…
Peut-être que nous ne l’avons pas dit assez mais par souci d’efficacité, le patron des lignes Maghreb chez la SNCM est depuis six mois installé à Alger. A mon sens, cela est un témoignage d’une vraie projection à travers le déplacement de notre centre de fabrication d’affaires à Alger. C’est à partir d’Alger que nous avons monté, par exemple, les liaisons à partir de Sète.

A l’avenir, nous axerons sur les réseaux d’information, les agences de voyages ainsi que sur la relation de réciprocité d’affaires que nous avons avec l’ENTMV. Il y a aussi l’accès direct via internet. Nous avons aussi recherché des partenaires locaux sur la partie fret.
Vous venez de citer les trois nouvelles lignes à partir de Sète sur Oran, Béjaïa et Skikda. Pourquoi Sète et pourquoi maintenant ?
Maintenant, parce que les conditions initiales de survie de l’entreprise, à savoir la recapitalisation, la privatisation, le succès assuré pour les années qui viennent auprès de la Corse, ont été franchies. Nous pouvons résolument aller dans ce que nous avons mis dans notre plan de relance. C’est-à-dire développer des lignes sur la Méditerranée, notamment l’Algérie. Certes, nous ne nous interdisons pas un jour d’aller ailleurs, mais pour l’instant nous allons dans le jardin que nous connaissons le mieux. Et l’Algérie, c’est l’essentiel de nos activités Nord-Sud. Le choix de Sète a été dicté par ses atouts complémentaires sur le plan français.

A l’avantage géographique par rapport à Marseille, Sète a reçu des liaisons routières et autoroutières nouvelles. D’autre part, le port de Marseille pose des difficultés d’accueil et d’accès à notre clientèle. Et avoir une deuxième porte était tout à fait intéressant. Du côté algérien, nous voulions donner une tonalité complémentaire au travers du fret roulant. Je précise également que Sète-Oran est la desserte principale et celles sur Skikda et Béjaïa sont secondaires.

Le flux physique du commerce extérieur de l’Algérie se fait par containers. Pourquoi le fret roulant ? Ressentez-vous l’existence d’une demande sur ce type de transport ?

Il nous semble qu’il y a des activités qui expriment un besoin à partir de fret dit roulant qui n’ont pas les mêmes caractéristiques de rupture de charge. Il y a des frets qui ont besoin d’être acheminés sans rupture de charge. Le fret roulant présente des avantages intéressants. En termes de coûts, il revient à 30% moins cher qu’un transport via containers. Il y a aussi le gain en temps dès lors que nos ferries vont plus vite. Dans le sens inverse, le fret roulant jouera un rôle dans le développement des exportations hors hydrocarbures de l’Algérie, particulièrement pour ce qui est des primeurs (fruits et légumes de saison). Nous travaillons à partir de Marseille avec un partenaire qui connaît bien le marché algérien, en l’occurrence 3 C fret.

Pourquoi ne pas rester sur Alger qui, au demeurant, reçoit plus de flux du commerce extérieur ?

C’est vrai que sur le port d’Alger, il y a une grande desserte de containers. Notre idée est que nous voulions additionner des choses qui, habituellement, ne s’additionnent pas. Il s’agit du fret avec les passagers. C’est là où se trouve le mix. Il ne faut pas oublier aussi que sur Alger, il y a des problèmes d’engorgement et d’accès au port. Oran, par contre, est une destination qui était moins bien desservie sur la partie passagers et en plus nous enregistrons des demandes et des perspectives intéressantes en termes de fret roulant.

Dans vos futures affaires sur l’Algérie quelles seraient les parts entre voyageurs et fret ?

Le volume d’affaires restera dominé par la partie voyageurs, et ce, de manière forte. Pour l’instant, nous sommes dans les balbutiements d’ouverture au fret roulant. Je pense que nous continuerons toujours à avoir une pointe très marquée l’été. Simplement, nous souhaitons explorer les voies qui nous permettraient en période creuse d’avoir des activités qui ne soient pas purement voyageurs. Sur le fret roulant, par exemple, nous tentons d’établir des liens à partir du port de Sète.
Quel serait le taux de remplissage sur les lignes algériennes qui vous permet de garder l’équilibre ?
C’est un taux de remplissage moyen de 60%.

Y a-t-il d’autres lignes en projet ?

Nous n’avons pas de projets ouverts là-dessus. Nous allons d’abord observer l’évolution de celles que nous venons d’inaugurer.
La SNCM aurait pu absorber une partie de sa concurrence en prenant part à l’ouverture du capital du pavillon national Groupe Cnan. Est-ce par choix stratégique ou pour d’autres considérations que vous n’y êtes pas allés ?
Au moment de cette ouverture, la SNCM n’était pas encore garantie totalement quant à sa survie. Ce n’est que le 1er juillet 2007, avec la reconduction de la DSP, que nous avons pu voir plus clair. Par ailleurs, nous ne sommes pas centrés sur les mêmes métiers que la Cnan pour qui le marché voyageurs n’est pas au cœur de l’activité.

Cultivez-vous des ambitions par rapport à une éventuelle privatisation (totale ou partielle) de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV) ?

L’ENTMV est notre partenaire historique. Bien sûr que nous ne pouvons pas manquer d’intérêt vis-à-vis de ce que deviendra cette entreprise. Avant de rejoindre la SNCM, alors que j’étais à Véolia, j’ai rencontré le ministre algérien et les sociétés en charge des participations de l’Etat lors d’un des road show à Marseille. Cela remonte à environ deux ans. C’est dire qu’en tant que Véolia, nous avions pris part avant d’être aux commandes de la SNCM. Une seconde rencontre a eu lieu à Alger avec des responsables du gouvernement algérien dans le cadre de la mission menée par Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, à la tête d’une importante délégation. J’avais compris que c’était encore en réflexion. Ceci dit, l’ENTMV nous intéresse.

Butler Capital est un fonds d’investissement qui, logiquement, partira un jour. Véolia envisage-t-elle d’augmenter sa participation ?
Il est prévu dans l’accord une clause de préemption qui nous donne la priorité au moment de la vente des parts de Butler Capital. Tout est fait pour que nous soyons l’actionnaire majoritaire.

M. Zentar

Le fléau prend de l’ampleur, selon la gendarmerie nationale : Les femmes seules face au viol

octobre 22nd, 2007

Devant le crime et la dépravation, point de dissimulation d’une réalité sociétale souvent loin des standards de pureté qu’elle se donne. Viol, acte contraire à la décence, attentat à la pudeur, inceste sont autant de maux qui existent bel et bien dans cette société qui refuse de regarder en face ses défauts, se cachant derrière un conservatisme aux œillères résistantes.

De tous les crimes, le viol est celui qui laisse une empreinte indélébile chez la victime. A la fois une atteinte physique, le viol est aussi une souillure psychologique qui accompagne la vie de la victime, qui demeure prisonnière de cet acte abject et condamnable tant qu’elle n’aura pas exorcisé son mal. C’est dire que cette forme de criminalité requiert un combat sans merci contre ses auteurs qui en usant de violence font aussi preuve de lâcheté et de vilenie pour ne citer que ces deux adjectifs qui sont encore loin de décrire la gravité de l’acte de viol.

Dans une nouvelle étude sur le phénomène du viol en Algérie, les services de la Gendarmerie nationale révèlent que ce crime connaît une courbe ascendante. Ainsi, durant les huit premiers mois de l’année en cours, le nombre de cas de viol commis a atteint le chiffre alarmant de 246 affaires traitées contre 241 autres durant la même période de l’année 2006. Cette dernière ayant enregistré 316 cas contre 307 en 2005.

A la faveur des enquêtes établies, il est fait état de 239 personnes écrouées pour viol dont 7 mineurs inculpés et 157 adultes âgés entre 18 et 28 ans durant l’année en cours. Les statistiques de l’étude dévoilent que la catégorie de violeur la plus importante en nombre est celle des sans-emploi. Ils sont d’ailleurs pas moins de 255 auteurs de viol qui sont sans emploi contre 13 salariés, 7 autres de profession libérale, et 9 fonctionnaires.

Du côté des victimes, il est souligné dans la même étude que le nombre de cas de viol peut largement dépasser les chiffres annoncés à cause du refus de certaines victimes de porter plainte, bloquées soit par le préjudice psychologique, ou par le poids des tabous, ou même de l’aveu de la Gendarmerie nationale par la complexité de la procédure judiciaire. Nécessitant une protection à la fois juridique et psychologique, la femme violée en Algérie est doublement victime, d’abord du violeur lui-même, et de l’omerta imposée par une société rongée de non-dits et de préjugés.

169 femmes victimes de viol ont été recensées durant les huit premiers mois de l’année 2007 avec une légère différence par rapport au nombre de mineurs victimes de viol en 2006. Elles sont donc 88 mineures violées en 2007 contre 96 victimes en 2006, alors que le nombre de femmes violées âgées entre 18 et 28 ans a été respectivement estimé à 59 en 2006 et 50 en 2007.

19 femmes âgées entre 29 et 40 ans ont été violées en 2007 contre 12 autres âgées de plus de 40 ans. La répartition géographique des cas de viol place la wilaya de Mostaganem en pole position avec 15 affaires, suivie d’Oran avec 14 cas, contre 12 affaires traitées à Sétif et Chlef et 10 autres à Alger.

Même si ce classement reflète une période de l’année, il est à noter que ce sont les mêmes wilayas à caractéristique urbaine et à forte densité humaine qui reviennent dans le classement des cas de viol. Les statistiques de l’année 2006 révèlent que le nombre de viol a atteint 316 cas contre 307 en 2005. Si la wilaya d’Oran était en tête du classement en 2006 avec 37 affaires, les wilayas de Tlemcen, Constantine, Alger, Tiaret et Bouira présentent une tendance forte pour la délinquance sexuelle.

847 affaires d’atteintes sexuelles en neuf mois

Les statistiques de la Gendarmerie nationale enregistrent 847 affaires liées aux atteintes sexuelles traitées durant les neuf premiers mois de l’année 2007. Si le viol arrive en première position avec 169 femmes violées, l’attentat à la pudeur et violence sur mineurs des deux sexes arrivent juste derrière avec 149 cas. Les femmes et les mineurs sont souvent pris pour cibles par les criminels et pervers de tous genres qui trouvent en eux des proies faciles et sans défense.

Nadjia Bouaricha