Hassan Hattab s’est repenti en 2005

S’il y a bien un terroriste notoire qui soulève la controverse, des interrogations médiatiques et suscite, éventuellement à dessein, des interrogations, c’est bien Hassan Hattab, le chef déchu du GSPC devenu GSPC Al Qaïda Maghreb.

Depuis 2005, il n’a fait que parler de lui. S’est-il rendu ? Où est-il ? Est-il considéré comme repenti ? De quelles largesses a-t-il bénéficié ? En clair, les questions au sujet du terroriste qui a le plus de victimes à son actif n’en finissent pas. Et voilà que monsieur le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et des Collectivités locales, M. Zerhouni a fait le voyage jusqu’à Paris pour annoncer, aux Algériens troublés, que ce terroriste s’est rendu aux autorités le 22 septembre 2007.

Ce que les Français n’ignoraient sûrement pas, c’est que ce chef terroriste, qui avait, de son temps, commandité des attentats dans la capitale française, était bel et bien entre les mains des autorités algériennes. Pour preuve, au début de l’année 2006, une haute autorité judiciaire de la wilaya de Boumerdès avait clairement dit que l’ex-chef terroriste avait sollicité la justice algérienne pour régulariser son mariage contracté dans le maquis et à la suite duquel deux enfants sont venus au monde.

La haute autorité avait précisé que Hattab voulait avoir les papiers d’état civil nécessaires à l’inscription de ses enfants à l’école. On imagine que cette démarche ait requis la présence physique du concerné. Cette autorité n’aurait jamais fait cette déclaration sans l’assentiment de ses responsables au niveau supérieur de l’Etat.

A l’époque, c’était la période de l’euphorie béante et l’on pensait que celui qu’on n’a pas hésité à comparer honteusement avec Che Guevara, allait ramener toutes ses troupes à la raison suite à l’appel de notre zaïm national. Un peu plus tard, quand on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de repentance massive et plus tard lorsque d’aventure nous posions la question aux responsables sécuritaires sur le sort de ce terroriste, ces derniers se contentaient généralement de faire la moue et de sourire. Ils cachaient mal leur embarras. D’ailleurs, ils n’ont jamais apporté un démenti clair à nos insinuations sur la présence de l’ex-numéro un du GSPC dans la vie civile.

Et voilà que M. Zerhouni assène, à partir de Paris, que ce terroriste devrait clarifier sa position. En fait, position relative à quoi ? N’est-ce pas à la justice algérienne d’assumer son rôle par rapport aux lois algériennes d’autant plus que ce personnage a laissé, dans le sillage du mouvement terroriste qu’il a créé, des milliers de morts et des dégâts matériels se chiffrant à des milliards de dollars. Pour rappel, il a été condamné plusieurs fois à de lourdes peines par la même justice et ce, après la fin du délai fixé par la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale.

Donc, ce tapage médiatique autour de sa repentance n’est qu’une énième tentative de manipulation de l’opinion publique qui ne se fait plus d’illusion sur le régime politique algérien. En effet, le pouvoir en place n’est pas inquiet outre mesure par un niveau de nuisance et de violence déployées par les islamistes de tout bord, contre la classe moyenne, même celle à l’intérieur des services de sécurité, l’essentiel pour la mouvance islamiste, y compris sa branche armée, est de ne pas franchir la ligne rouge au risque de déstabiliser en profondeur ce système de distribution de la rente.

L. H.

This entry was posted on Mercredi, octobre 10th, 2007 at 18:42 and is filed under Actualité algérienne. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.