Ouverture de la session parlementaire de l’alliance atlantique

Les parlementaires de l’OTAN se réunissent depuis hier et ce, jusqu’à demain à Reykjavik, en Islande, pour la 53e session annuelle de l’Alliance. L’Algérie y prend part en sa qualité de pays membre du Dialogue méditerranéen.

Près de 350 législateurs des pays alliés, partenaires et de pays observateurs se réunissent pour y débattre des grandes questions de sécurité inscrites à l’ordre du jour de l’Alliance qui comprend des résolutions sur l’Afghanistan, les Balkans occidentaux, la défense antimissile, le prochain élargissement de l’OTAN, les changements climatiques et les relations entre l’Alliance et la Russie.

Les relations entre l’Alliance Nord Atlantique et l’Algérie, si elles n’ont jamais été rompues, ont connu ces deux dernières années un léger refroidissement, voire un ralentissement certain. Après une période de coopération intense entre 2001 et 2005, où les délégations se croisaient à un rythme soutenu sur l’axe Alger-Bruxelles, et où les navires de l’OTAN faisaient régulièrement escale au port d’Alger, 2006 et particulièrement 2007 auront surtout marqué un fléchissement des échanges tiré principalement par la nature des relations bilatérales entre Alger et Washington. Le dialogue entre l’OTAN et Alger aura cependant changé. Et la teneur actuelle des relations algéro-américaines y est pour quelque chose. Les intérêts militaires ont payé les frais de visions politiques ou stratégiques divergentes.

Au plan pratique, la coopération en matière de sécurité et de défense est toujours en cours. Des domaines de coopération existent, notamment ceux liés aux activités militaires, aux exercices communs et d’interopérabilité, à l’entraînement, à la formation. Un package de manœuvres sous la ligne directrice de l’OTAN. L’Algérie a d’ailleurs pris part dans ce cadre à l’opération Active Endeavour pour la sécurisation du bassin méditerranéen.

Un fléchissement notable. En termes diplomatiques ou politiques, les relations se sont atténuées. En chercher les causes reviendrait à passer au crible les relations non pas multilatérales entre l’Algérie et l’Alliance, mais plutôt bilatérales entre Alger et Washington. Un désaccord patent et qui a fini par apparaître au grand jour. Si l’Algérie et les USA sont passés progressivement, après le 11 septembre, du stade des relations diplomatiques et d’affaires au stade des relations “stratégiques” et “exceptionnelles”, grâce notamment à l’engagement de l’Algérie à la guerre globale contre le terrorisme, la donne a changé ces deux dernières années. Et les raisons sont multiples, politiques, économiques et même sécuritaires.

En matière de défense, Alger a pris part à toutes les initiatives menées par l’administration américaine dans la région, sans pour autant y adhérer totalement que ce soit celles initiées par le Pentagone, l’initiative Pan-Sahel ou encore Flintock. Une marge de manœuvre et une diversification des partenaires sur lesquels Alger s’est appuyé ces dernières années. Son refus catégorique d’abriter une base américaine ou encore le siège du très controversé commandement des forces américaines en Afrique, Africom, avant même son institution, aura été le détonateur d’un échec des différentes initiatives.

Le rapprochement avec Moscou pour le contrat d’armement et la reconversion de la dette lors de la visite de Vladimir Poutine, ou encore les dénégations américaines sur une quelconque demande algérienne à ce sujet sont également le reflet politique d’une orientation différente ou divergente.

Au plan économique, les amendements apportés à la loi 05-07 relative aux hydrocarbures et au cadre réglementaire ont très mal été accueillis à Washington. Au-delà du camouflet reçu par les compagnies pétrolières en général et américaines en particulier, l’appréciation a été d’autant plus négative que les amendements introduits à peine une année après l’adoption de la loi 05-07 et sans son application, ont été perçus comme un signe d’instabilité juridique et politique.

Les Américains n’ont pas non plus apprécié que les compagnies et les entreprises battant leur pavillon échouent ou soient évincées des grands projets structurants. Notamment l’éviction de la compagnie Bechtel du projet de l’autoroute Est-Ouest. Les Américains se sont même plaints officiellement à ce sujet. La gestion du dossier BRC et la décision de dissoudre la compagnie prise par les autorités algériennes ainsi que les suspicions entourant ses activités sont aussi autant de facteurs favorisant un refroidissement. Malgré les dénégations, les tensions qui ont entouré les attentats d’Alger, et la réaction américaine à ce moment-là, n’ont été que le reflet pâle d’un axe “stratégique” en pleins soubresauts. Celui-ci se répercutant en effet boule de neige sur la coopération multilatérale.

Samar Smati

One Response to “Ouverture de la session parlementaire de l’alliance atlantique”

  1. Victor Says:

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