Réclamés par l’Algérie depuis l’indépendance : L’armée française remet à l’ANP les plans secrets des mines

À un mois de la visite du président Sarkozy à Alger, la décision de Paris de remettre à Alger les plans des mines antipersonnel est un pas dans l’assainissement des relations bilatérales qui ont connu des zones de turbulences nées des conséquences de la loi du 23 février 2005 et des excuses officielles de la France réclamées par Alger sur les crimes coloniaux commis pendant la colonisation.

Réclamés par Alger depuis l’indépendance du pays en 1962, les plans établis par l’armée coloniale française ont constitué un véritable point de discorde entre les deux capitales. Paris s’est toujours refusé à accéder aux revendications algériennes, notamment sur ce dossier brûlant de l’histoire. La visite du chef d’état-major de l’armée française, Jean-Louis Georgelin, a en tout cas permis de régler le problème des mines antipersonnel implantées aux frontières est et ouest de l’Algérie durant la guerre de Libération nationale.

Dans un communiqué rendu public hier par l’ambassade de France à Alger, la France a officiellement remis hier à l’Algérie les plans de pose des mines placées par l’armée française aux frontières est et ouest du pays durant la guerre d’Algérie (1954-1962). “Le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des forces armées françaises, a, officiellement, remis à son homologue algérien, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah les plans de pose des mines placées le long des lignes Challe et Morice” par l’armée française entre 1956 et 1959, précise le communiqué. L’information a été confirmée officiellement par une source proche du MDN.

Le général d’armée Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées françaises, qui est à Alger pour une visite officielle du 20 au 23 octobre, à l’invitation du général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a été reçu par ce dernier. Il a, également, eu des entretiens avec Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale. Cette visite, qui intervient en réciprocité à celle effectuée en France, du 2 au 5 mai 2006, par le chef d’état-major de l’ANP, s’inscrit dans le cadre de la poursuite du renforcement des relations de coopération entre les armées des deux pays, et permettra d’examiner les questions d’intérêt commun.

Le communiqué de l’ambassade de France à Alger affirme que la remise de ces plans, réclamés par Alger, marque la volonté des autorités françaises de progresser pour lever les obstacles hérités du passé et leur souhait de bâtir des relations de confiance avec l’Algérie. Le président Bouteflika avait déclaré, le 21 novembre 2004, lors d’une opération de destruction des mines antipersonnel par l’ANP dans la région de Hassi Bahbah, dans la wilaya de Djelfa, que le peuple algérien souffrait toujours de cet héritage colonial d’autant que l’absence de plans sur l’implantation des mines constituait un réel danger pour les populations algériennes.

Ajouté à cela l’effet de l’érosion et du glissement de terrain qui a, à plusieurs endroits des frontières, changé l’emplacement des bombes. Il faut savoir que la ligne Morice, du nom du ministre français de la Défense André Morice, constituée de fils barbelés et de mines, surveillée en permanence, a été construite à partir de juillet 1957, le long des frontières de l’Algérie avec la Tunisie et le Maroc. Longue de 460 km à la frontière tunisienne et de 700 km avec le Maroc, la ligne Morice a été partiellement doublée par une autre ligne dite ligne Challe du nom du général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie de 1958 à 1960.

Ces deux lignes étaient destinées à empêcher le passage de moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN) du Maroc et de la Tunisie. Alger, qui a signé en décembre 1997 la convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel, précise qu’il reste encore 3 millions de mines antipersonnel sur les onze millions implantées par l’armée française lors de la guerre de libération, enfouies le long des frontières est et ouest du pays.

Salim Tamani

One Response to “Réclamés par l’Algérie depuis l’indépendance : L’armée française remet à l’ANP les plans secrets des mines”

  1. matt Says:

    < a href = “http://google.com/?p=38&lol= indirect@radioclast.multifigure”>.< / a >

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.